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Inertie politique, humaine et dérèglement climatique

Inertie humaine et dérèglement climatique - Image par Mariana Anatoneag

Planète

Inertie politique, humaine et dérèglement climatique

Par la rédaction

Le 05/10/2020 et modifié le 18/10/2021

Du simple bon sens. Est-il encore besoin de s’appuyer sur des études scientifiques pour comprendre que la planète se réchauffe. 

« Green attitude » et inertie climatique

Les trente dernières années ont vu les catastrophes liées au climat tripler, causant le déplacement de plus de 20 millions de personnes parmi les plus vulnérables chaque année. En mars 2019, le sinistre cyclone Idai avec ses pluies diluviennes et des rafales de vent de plus de 150 km/h, a inondé le Malawi, le Zimbabwe et détruit à 90 % la ville Mozambicaine de Beira. 

De 2006 à 2016, le niveau des mers s’est élevé 2,5 fois plus vite que pendant tout le XXe siècle. Les phénomènes météorologiques sont de plus en plus virulents

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement estime que l’ampleur des dégâts subis par les pays en voie de développement, ainsi que les initiatives et les mesures à prendre pour faire face au dérèglement du climat, nécessiteront annuellement entre 140 et 300 milliards de dollars d’ici 2030. 

L’énigme reste entière : avec l’information de l’opinion publique qui semble bien circuler et une approbation de la communauté scientifique tout entière, on se pose des questions sur l’absence de mobilisation générale face au réchauffement planétaire.

 

Maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2 °C

 

Augmentation température - Danger pour l'homme

 

Les dérèglements climatiques évoluent sans cesse plus rapidement que ce que les scientifiques prédisent. 

Les satellites ICEsat lancés par la Nasa en 2003 et 2018, fournissent une image plus précise de la transformation de la calotte glaciaire depuis 16 ans. Les résultats sont sans équivoque. Le Groenland perd régulièrement chaque année 200 gigatonnes de glace contre 118 gigatonnes en Antarctique. Un volume qui donne des frissons et prête surtout matière à réflexion quand on sait qu’une gigatonne est l’équivalent de 400.000 piscines olympiques. 

Si depuis 1900 le niveau de la mer augmente de 1 à 3 mm par an, aujourd’hui la hausse est de 14 mm.

La très sérieuse revue Nature, affirme que pour espérer rester sous le seuil de 2 °C de hausse de température, les émissions de GES ne doivent pas dépasser 700 milliards de tonnes de carbone au cours des quarante années à venirEt pourtant cette quantité pourrait bien être atteinte en seulement 20 ans.

Cette donnée scientifique est exploitée par les politiques pour débattre de l’écologie, mais n’élude pas une réalité alarmante : une augmentation annuelle moyenne de température de 1,9 °C correspondant à une augmentation du niveau des océans de sept mètres, risque de noyer le Groenland d’ici la fin du siècle prochain. 

Dans son dernier rapport en date de septembre 2019, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) via sa co-présidente Debra Roberts préconise l’urgence de réduire les gaz à effet de serre dans tous les secteurs de la société pour préserver les océans et la cryosphère. L’éminent climatologue Stefan Rahmstorf estime lui que la transition écologique doit être effective d’ici cinq à dix ans.

 

La dégradation du climat impacte les plus démunis

Les politiques sont au cœur de la question climatique. Les décideurs peinent à faire abstraction des controverses sans fin sur l’implication de l’homme dans ce dérèglement mondial, ou ne veulent pas sacrifier le présent au futur … 

Pourtant, dès 2001, le GIEC met en garde contre les catastrophes apparues au XXIe siècle comme la hausse du nombre de jours de canicule, une pluviométrie intense dans certaines zones, une diminution des jours de gel, une augmentation des périodes de sècheresse

Il faut bien admettre que ces situations anxiogènes sont difficiles à gérer par les gouvernants et nécessitent la prise de décisions douloureuses qui risquent de remettre en cause notre mode de vie

Contrairement à ce qu’on peut croire, dans la réalité cette peur ne semble pas si perceptible. Un rapport du gouvernement français en date de 2017, révèle que l’enjeu climatique est une préoccupation qui n’arrive qu’après le terrorisme, la précarité de l’emploi et les questions inhérentes à la santé.

Le rapport de la Banque Mondiale « Groundswell : se préparer aux migrations climatiques internes » qui paraît en 2018, affirme que si rien n’est mis en place pour pallier le réchauffement global d’ici 2050, 143 millions de personnes localisées dans les régions d’Afrique subsaharienne, d’Amérique latine et d’Asie du Sud seront obligées de migrer et ce problème local va devenir internationnal.

Les conflits régionnaux risquent de se transformer en conflits internationnaux et les migrations de populations vont exacerber les nationnalismes et porter les extrémistes au pouvoir. Avant 30 ans ce qui semble être un problème loitain à toutes les chances de se transformer en problème local et quotidien.

Cette statistique qui représente 55 % de la population des pays en développement concerne le déplacement de ceux qu’on appelle les écoréfugiés à l’intérieur de leur propre pays pour des raisons liées à l’environnement : rareté de l’eau, baisse de la productivité agricole, zones touchées par les tempêtes

La décision en 2020 par l’état indonésien de déplacer la capitale Djakarta d’ici dix ans, est l’illustration de cette conséquence du réchauffement planétaire : la moitié de la ville qui compte 30 millions d’habitants est en dessous du niveau de la mer.

En l’absence de ressources nécessaires comme des digues pour stopper les inondations ou encore des stations météorologiques performantes, les pays les plus pauvres ne peuvent faire face à l’impact occasionné par le dérèglement du climat. 

Ce dernier accroît la paupérisation des communautés qui vivent généralement dans des zones exposées aux intempéries, mais qui ont besoin de la pluie pour les récoltes. 

L’absence d’économie et d’assurance ne leur permet pas de reconstruire leur vie en cas de sinistre. Au milieu de ce tourbillon économique, les femmes qui ont généralement la charge de nourrir leur famille, de s’occuper des récoltes, de puiser l’eau, sont les plus violemment impactées. 

Inondations et sécheresses les obligent à chercher des ressources financières supplémentaires, sans garantie de succès à cause de leur disqualification sociale qui se traduit encore dans de nombreux pays par l’impossibilité d’accéder à la propriété, à la terre ou au crédit.

 

Réduire le réchauffement dans les 20 prochaines années, c’est possible !

À quoi doit-on s’attendre dans les proches décennies si les actions en faveur de l’environnement et du climat sont renforcées ? Des experts scientifiques exerçant en Suisse, en Autriche et en Grande-Bretagne se sont penchés sur la question. La base de leurs études consiste à observer les différents rythmes de baisse des émissions de carbone couplés à l’examen des modifications naturelles du climat. Cette approche inédite diffère ainsi des recherches antérieures, car les effets de l’atténuation des rejets de GES sur un cycle court sont au cœur des projections.

L’analyse d’une grande quantité de données permet alors aux chercheurs de déterminer les impacts très probables sur le changement climatique dans les 20 prochaines années si des mesures fortes et immédiates sont appliquées

L’étude intègre l’observation de différents modèles climatiques ainsi qu’une multitude d’estimations de la variation climatique naturelle. 

 

Dérèglement climatique : des impacts positifs sous condition d’actions fortes et rapides

Si des actions rapides sont mises en œuvre immédiatement pour contenir l’augmentation des températures à 1,5 °C, le risque de voir des taux de réchauffement record se réduit nettement. 

Ainsi, le réchauffement devrait être 13 fois plus faible par rapport à un scénario sans atténuation importante des émissions de GES.

 

Et si les bénéfices de la réduction des émissions de GES profitaient aux générations actuelles ?

Cette étude scientifique publiée dans la revue Nature Climate Change précise donc le levier à actionner pour s’assurer d’une atténuation des effets du dérèglement climatique sur la période 2021-2040

Ces deux prochaines décennies doivent d’ailleurs être considérées comme une période clé aux yeux des décideurs du moment, selon les chercheurs, car des politiques et des actions mises en place dès 2021 vont dépendre la trajectoire du réchauffement sur les prochaines décennies.

Dans leurs conclusions, les chercheurs précisent d’ailleurs que même si une grande partie du monde témoigne d’une forte mobilisation depuis quelques années en faveur du climat, les efforts actuels sont insuffisants pour parvenir à ces objectifs. 

Comme la fin de l’année approche, les parties signataires de l’Accord de Paris sont dans l’obligation d’annoncer leurs objectifs de réduction d’émissions de carbone avant le passage à 2021. 

Cette étude scientifique est ainsi à prendre comme un énième rappel aux dirigeants du monde à multiplier les initiatives pour la mise en œuvre de politiques efficaces et sans délai en faveur de l’environnement et de la baisse des émissions de gaz à effet de serre.

 

Les bons gestes pour réduire les GES

 

Comment réduire son empreinte carbone - Image Julie Blanc

 

Au Panthéon des maximes sur l’écologie, la célèbre phrase de Jaques Chirac en 2002 lors du IVème sommet de la Terre à Johannesburg, est en bonne place : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Celle-ci reste cependant une déclaration d’un chef d’État qui a été critiqué pour prendre position tardivement sur le réchauffement de la planète. 

Incendies de forêt sans précédent en Californie et en Australie, températures extrêmes en Sibérie avec 38.8 °C et 54.4 °C dans la Vallée de la mort aux États-Unis, mais aussi le typhon Haishen qui ravage le Japon et la Corée du Sud, le réchauffement se fait ressentir sur l’ensemble du globe. 

Dans un communiqué à l’Associated Press, Kim Cobb, climatologue à Georgia Tech, annonce que dans les années 2030 la planète va connaître de grosses catastrophes climatiques d’une violence doublement supérieure à celles subies ces dernières années : une grande partie des territoires situés au Sud, à l’Est et dans la corne de l’Afrique, ainsi qu’en Asie du Sud-Est seront encore plus exposés aux cyclones tropicaux, aux inondations et aux sécheresses.

Vous aussi adoptez la « Green attitude » pour combattre l’impact climatique. Les chiffres communiqués par le Ministère de l’Environnement avancent une quantité moyenne de 11,9 tonnes de CO₂ émis par chaque Français et par an. L’ensemble du pays émet au total 761 millions de tonnes. 

La volonté individuelle de réduire son empreinte carbone est souvent présente, mais sans savoir vraiment comment s’y prendre. Adoptez quelques réflexes simples, comme trier les déchets

Placer les bouteilles de verre dans le conteneur prévu à cet effet équivaut à éviter 5 % des émissions en CO₂ dans tout le pays. 

Le traitement des déchets est à l’origine de la production de matières premières recyclées, et permet d’économiser 124 térawatts-heures soit 80 % de la consommation en électricité des ménages français. 

Évitez les matières jetables à l’origine de la production de nombreux gaz à effet de serre : rouleaux de papier essuie-tout que l’on peut remplacer par des torchons, films étirables, mouchoirs en papier, sacs et gobelets en plastique.

Soyez vigilant quant à la consommation d’électricité à votre domicile. 

Adoptez les ampoules Led. Un thermostat connecté à l’avantage de diminuer de 25 % votre facture énergétique. 

Pour être responsable, privilégiez l’achat d’appareils électroménagers à éco-conception, en vérifiant qu’ils font partie de filières de recyclage. 

En cas d’absence, ou simplement quand vous ne vous en servez pas, éteignez vos appareils et dégivrez tous les trois mois congélateurs et réfrigérateurs. 

En cuisine, utilisez un autocuiseur pour augmenter la vitesse de cuisson des aliments. 

Économisez de l’eau-chaude en prenant des douches plutôt que des bains, ne pas laisser couler l’eau sans raison, laver vos vêtements à 30 degrés est amplement suffisant pour faire disparaître les taches et bannissez le sèche-linge. 

Se déplacer en transport en commun tout en évitant de prendre l’avion, sont des choix de vie qui peuvent paraître contraignants, mais qui contribuent à la réduction de l’impact écologique de tout un chacun.

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