Les impacts humains à l’origine du réchauffement de notre planète
Dès la fin des années 1990, les scientifiques confirment les soupçons qui relient le changement climatique aux gaz à effet de serre anthropiques.
Aujourd’hui, les chercheurs essaient de trouver d’autres pistes que la température pour expliquer le phénomène, comme les précipitations, la sécheresse ou les périodes de gel.
La manière d’opérer est la même que pour les températures, à savoir identifier la part de responsabilité de l’humain dans la variable.
Les problèmes connexes au climat sont nombreux et difficiles à appréhender. Selon le WWF Living Planet Report, la terre comptera 9 milliards d’êtres humains en 2050. vingt villes côtières dans le monde qui réunissent 100 millions d’habitants sont menacées par les inondations dues aux tempêtes et à la montée des océans.
Environ 1 million d'espèces animales et végétales sont menacées de disparition : ¼ des espèces de mammifères, 14 % des oiseaux, plus d’1/3 d’amphibiens. 90 % des coraux sont susceptibles de disparaître si les tendances actuelles sont maintenues.
Limiter la population mondiale pour endiguer la dégradation du climat
Le premier milliard d’êtres humains a été atteint en 1804. Il aura fallu à peine 170 ans pour que la population quadruple pour atteindre 4 milliards en 1974.
Aujourd’hui la planète accueille 7,8 milliards d’humains selon UNESCO.
Cette croissance de plus de 200 000 personnes par jour a fait subir d’énormes pressions à l’environnement. Grâce à un accroissement du niveau de vie, des centaines de millions de personnes, entre la fin du XXe et le début du XXIe siècle, réussissent à s’extraire d’un environnement économique précaire.
Un état de fait réjouissant, mais qui a malheureusement contribué à l’augmentation de la consommation globale de services et de biens de consommation industriels comme l’achat d’une automobile et de produits « brun » par exemple.
La question démographique revient implicitement au cours des débats sur la crise que traverse le climat.
En 15 ans la population mondiale est passée de 6 à 7,8 milliards d’individus selon les chiffres de la banque mondiale. Les pays qui connaissent le plus fort taux de croissance démographique sont principalement les pays d’Afrique subsaharienne, notamment l’Ouganda, le Niger, la Guinée équatoriale et l’Angola. Selon une projection effectuée par les Nations Unies, l’Afrique représenterait 83 % de l’augmentation de la population mondiale entre 2015 et 2100.
La contribution des états africains à la diffusion des gaz à effet de serre reste cependant très faible du fait de son tissu industriel peu développé. Une étude parue en 2015 réalisée par les économistes Thomas Piketty et Lucas Chancel, pointe du doigt le consommateur nord-américain et ses émissions moyennes annuelles de 22,5 tonnes d’équivalents CO₂, presque le double d’un Européen et le quadruple d’un Chinois.
Les habitants d’Afrique et du sud-est Asiatique sont bien loin de la moyenne mondiale avec 2 tonnes d’émissions, soit dix fois moins qu’un américain.
En 2015, l’ONG Oxfam affirme dans un rapport que 10 % des individus les plus riches sur la planète -issus des États-Unis, du Luxembourg, de Singapour, et des Émirats Arabes- sont à l’origine de 49 % des émissions mondiales de GES liés à la consommation, avec plus de 200 tonnes par personne et par an.
Des inégalités flagrantes et injustes quand on sait que les populations les plus défavorisées qui vivent avec un revenu inférieur à 4,40 $/jour n’ont qu’une infime responsabilité dans la dégradation du climat. Sans compter qu’ils en subissent les conséquences avec des moyens dérisoires pour y faire face.
Avec 136 millions d’habitants qui émettent chacun entre 0,12 et 0,23 tCO₂, le Bangladesh est victime de violents cyclones et d’inondations récurrentes alors que son empreinte carbone est très faible.
Cependant, vouloir à tout prix se focaliser sur la surpopulation des pays en développement pour expliquer la hausse des températures équivaut à éluder la responsabilité des multinationales dans la catastrophe naturelle qui menace notre habitat naturel.
En octobre 2017, l’ONG américaine Union of Concerned Scientists accuse 90 entreprises œuvrant dans les domaines du pétrole, du gaz, du charbon et du ciment -en tête desquelles arrivent Saudi Aramco, Gazprom, Exxon Mobil, National Iranian Oil Company, BP, Chevron, Pemex, Shell- d’être la source de 57 % de la hausse de gaz carbonique dans l’air, de l’augmentation de 50 % du réchauffement global, et d’être à l’origine à 30 % de la montée du niveau de la mer.
L’agroalimentaire est aussi au centre des enjeux écologiques : en 2016, 20 producteurs industriels de viande et de produits laitiers (JBS, Tyson, Cargill, Fonterra…) ont émis plus de GES à eux seuls -932 millions de tonnes d’équivalents CO₂- que l’Allemagne (902 M teq CO₂).
L’impact de la consommation effrénée sur la hausse des températures
L’une des principales raisons du déséquilibre climatique est le modèle de production et de consommation de nos biens et services. Celui-ci a complètement failli, car il est tributaire de l’épuisement des ressources naturelles d’une part, et de l’accumulation massive de déchets d’autre part.
Consommation : l’exemple des voitures.
Les chiffres dévoilés il y a quelques mois par un poids lourd du secteur des assurances donnent une idée de l'évolution du marché mondial de l'automobile. Même si le secteur automobile est soumis à des fluctuations diverses d’une année sur l’autre, la planète accueille plus de 90 millions de nouvelles voitures par an en moyenne.
Spécialisée dans la publication d'informations destinées aux industriels et autres observateurs du marché mondial de l'automobile, Wards Intelligence donne régulièrement des informations sur l'évolution de cette industrie. En 2016 un peu moins de 1,4 milliard de voitures et de camions circulent dans le monde. Les données collectées permettent à Wards Intelligence de constater que tous les vingt ans, le nombre de voitures sur Terre double. Le nombre de véhicules sur la planète est d’environ 342 millions en 1976, puis 670 millions en 1996, pour être près de 1,4 milliard en 2016. En 2036, les voitures seraient 2,8 milliards, si cette tendance se confirme.
Selon les données de l'Organisation mondiale de la santé, c'est en Chine, aux États-Unis et en Inde que les véhicules sont les plus nombreux, avec respectivement 294 millions, 281 millions et 210 millions en 2016. L'Association des constructeurs automobiles européens quant à elle estime que les routes du Vieux Continent sont le terrain d'environ 313 millions de véhicules en 2020.
Les chinois comme les indiens rêvent d’avoir leur propre voiture, télévision, smartphone, machine à laver… Ce tableau montre que les taux d’équipement sur certains produits de certains pays sont extrêmement faibles. Par contre, les populations de ces pays rêvent d’obtenir les mêmes produits qu’un européen ou qu’un nord américain.
La solution pour diminuer la facture énergétique passe donc par la mise sur le marché de biens et services à faible impact environnemental.
Par exemple dans le domaine de la construction, l’utilisation d’isolants biosourcés comme la paille, le textile recyclé, le liège expansé, la ouate de cellulose, la laine de verre et la laine de bois, permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, car les matériaux proviennent de matières naturelles et renouvelables.
Une avancée notoire vers la transition énergétique synonyme d’économie de ressources financières qui ne représente actuellement que 8 à 10 % du marché des isolants, mais dont la croissance ne cesse de s’affirmer.
Lors de l’achat d’appareils électroménagers, vérifiez la présence de l’étiquette énergie garante du respect de l’environnement.
Les maîtres mots pour un changement de comportement sont : mutualiser, recycler, réparer… des pistes à exploiter si vous désirez réduire drastiquement votre empreinte carbone.
Les prochaines décennies seront compliquées pour la production agricole. La baisse de productivité avoisinerait les -2 % tous les 10 ans ; en cause l’inondation des zones de cultures qui longent les littoraux.
L’agriculture pollue énormément, car elle est à l’origine de 25 % des émissions de GES anthropiques selon le GIEC.
Les perspectives sont des plus pessimistes puisque la FAO annonce qu’en 2060, 641 millions de personnes seront menacées par la faim, dont 65 % se trouvent en Afrique et 30 % sur le continent asiatique.
Une étude lancée par la revue scientifique Lancet révèle en 2016 que la diminution de la productivité agricole due au changement climatique entraînerait 500.000 décès supplémentaires en 2050.
L’Organisation Mondiale de la Santé annonce à la même période le décès supplémentaire de 250.000 personnes par an entre 2030 et 2050.
Comparée à l’année 2010, cette réduction de la production à l’horizon 2050 se traduirait par une chute de 3,2 % en matière de quantité de nourriture disponible, -0,7 % de consommation de viande rouge, -4 % de légumes et fruits.
Pour nourrir les 9 milliards d’humains attendus en 2050, il faudrait 593 millions d’hectares de terres cultivables en plus selon le GIEC, qui seraient indubitablement sources d’impacts négatifs sur l’environnement à cause de l’emploi des pesticides.
La dégradation du climat entraîne des restrictions sur la consommation de certains produits consommés au quotidien comme l’eau à l’image de la Californie qui la rationne depuis quatre ans.
L’acidité de la mer empêche certaines espèces de se développer correctement comme les huitres par exemple.
Le chocolat, le café, le vin, la bière, le miel ou encore les fruits et légumes subissent de plein fouet les changements climatiques hors normes.
La question des transports est au milieu du débat écologique. Consécutif au mouvement de grèves dans les écoles suédoises initié par la jeune activiste Greta Thunberg en 2018, le « flight shaming » a pointé du doigt la responsabilité du transport aérien dans le réchauffement planétaire.
Les avions ne se contentent pas uniquement de rejeter du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, mais aussi de l’oxyde d’azote à l’origine de la production d’ozone dont tous deux sont des gaz à effet de serre.
Une heure passée en vol, est 13 fois plus polluante qu’une heure passée à rouler dans une voiture. Les émissions de GES sont multipliées par 1500 fois lorsqu’il s’agit de comparer le trajet en avion et celui en TGV.
En 2015, l’aérien représente 11 % des émissions de gaz carbonique de l’ensemble des moyens de transport, soit environ 1,5 % des émissions totales de gaz à effet de serre.
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