Mettre en œuvre des actions en faveur du climat et de l’environnement est urgent. 

Limiter l’augmentation à un niveau inférieur à 2 °C et contenir le réchauffement à un maximum de 1,5 °C semble dès lors ardu, à moins de stratégies à la fois efficaces et immédiatement exécutées. 

Certaines analyses laissent d’ailleurs penser que la hausse de 1,5 °C se produirait dès 2026 et se poursuivrait pour atteindre 2 °C autour de 2034. Des émissions de carbone excessivement élevées

Les organisations environnementales et les institutions internationales s’alarment. La raison en est simple : l’importance des émissions mondiales de GES dans le monde. Si la croissance des rejets de carbone a connu un ralentissement du fait de la COVID 19, la quantité de ces émissions polluantes est encore loin du niveau qui permettrait d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris.

Pour limiter à un niveau acceptable la hausse des températures mondiales, la réduction du volume de carbone rejeté dans l’atmosphère est une priorité. Dans son rapport annuel sur les rejets de GES, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement pointe d’ailleurs cet écart toujours excessivement élevé. 

Place à l’action politique

Agir à travers des politiques efficaces visant à réduire les émissions de GES est ainsi primordial. Nombreux sont les observateurs et autres acteurs œuvrant pour les causes climatiques à demander la mise en œuvre de politiques globales efficaces et immédiates visant à réduire les rejets de GES. Les médias sont également nombreux à s’activer, donnant l’alerte chacun à leur manière.

Carbon Brief est l’un d’entre eux. Spécialisée dans la diffusion d’informations destinées à une meilleure compréhension du changement climatique chez le grand public, la plateforme alerte périodiquement à travers ses actualités climatiques et environnementales. L’urgence des actions climatiques est réelle, car l’augmentation des températures de + 1,5 °C en raison des émissions de GES devrait apparaître dès 2026 selon les analyses de ce site spécialisé.

À quand une hausse de + 1,5 °C et de + 2 °C ?

Divulgué par le GIEC en 2018, le RS15 ou Rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C indique que la hausse devrait atteindre 1,5 °C entre 2030 et 2052 si la croissance des températures d’alors se maintient. Du fait de l’élévation continuelle des températures depuis la publication du RS15, des questions reviennent souvent. Ces prévisions sont-elles encore plausibles ? À quelle période la planète devrait dépasser les limites de 1,5 °C et de 2 °C ?

L’analyse de Carbon Brief tente de donner une réponse. La plateforme précise en préambule que ses évaluations sont réalisées en l’absence de réductions importantes des émissions de carbone dans l’avenir. Basée sur les dernières générations de modèles climatiques CMIP6, son étude conclut que :

- le seuil de + 1,5 °C sera probablement atteint entre 2026 et 2042.

- la hausse de + 2 °C sera sans doute dépassée entre 2034 et 2052.

Hausse future des températures : pourquoi des différences entre les prévisions ?

Identifier à quelle période le monde va franchir le seuil de 1,5 °C ou 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle est une tache difficile. Des divergences existent par exemple chez les experts scientifiques autour de la période de référence. L’Accord de Paris considère que ces seuils à ne pas franchir sont envisagés par rapport aux niveaux de température préindustriels, sans indiquer explicitement une époque précise. Des disparités sont par ailleurs observées, rien qu’au niveau des données de température enregistrées, certaines remontant à 1850, d’autres à 1880.

Des différences apparaissent également dans les prévisions, du fait de l’approche utilisée pour réaliser les évaluations. Pour les analystes de Carbon Brief, l’utilisation des données depuis l’époque préindustrielle serait assez trompeuse, certains modèles pouvant surestimer ou sous-estimer la véritable hausse de température de la planète. Dans le cadre des calculs, les mesures des températures moyennes de surface sont d’une manière générale déterminées par une combinaison de données de réchauffement à long terme et de variabilité naturelle du climat à court terme. 

Des écarts peuvent dès lors être notés sur une seule année, en raison d’événements ponctuels, à l'instar des éruptions volcaniques ou des phénomènes El Niño ou La Niña. Les mesures d’une année peuvent en conséquence indiquer une différence allant jusqu’à + ou – 0,2 °C par rapport à la trajectoire du réchauffement à long terme en raison des actions anthropiques.

Pour contourner cet écueil, Carbon Brief effectue ses prévisions à l’aide d’une approche simple. Ses évaluations sont réalisées en fonction des récents modèles climatiques CMIP6 et n’intègrent pas la variabilité naturelle à court terme des températures historiques et futures. Ses prévisions incluent cependant une étude des températures observées jusqu'à nos jours ainsi que les prévisions de réchauffement futur projetées par différents modèles climatiques.

Cette approche inédite permet ainsi à la plateforme d’annoncer ses prévisions. Même si des différences sont notées entre la période de franchissement des seuils de 1,5 °C et 2 °C indiquée par le GIEC et celle par Carbon Brief, une chose est sûre, sans atténuation des émissions actuelles de GES, les températures continueront de grimper.