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Malgré les efforts, la couche d’ozone reste fragile

Trou couche ozone - Image par Gerd Altmann

Planète

Malgré les efforts, la couche d’ozone reste fragile

Par la rédaction

Le 23/06/2021 et modifié le 09/11/2021

Depuis le milieu des années 2000, la couche d’ozone montre des signes encourageants de régénération, un phénomène que les scientifiques associent aux mesures adoptées dans le cadre du protocole de Montréal. 

Le rétablissement de cette barrière protectrice prend toutefois plus de temps que prévu et ce retard inquiète les chercheurs.

Le lien évident entre SAO et trous dans la couche d’ozone

En 1974, deux scientifiques américains ont évoqué pour la première fois l’existence d’un lien entre l’appauvrissement de la couche d’ozone ou SAO et les émissions de ChloroFluoroCarbone ou CFC

Une décennie après, un chercheur britannique du British Antarctica Survey a découvert la formation chaque printemps d’un grand trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique. Ces travaux ont sensibilisé l’opinion mondiale et ont abouti à la signature du Protocole de Montréal, en 1987. Ce traité international a permis de réguler la consommation et la production de substances qui appauvrissent la couche d’ozone, comme le gaz ChloroFluoroCarbone et ses variantes.

Les scientifiques estimaient qu’une interdiction des SAO ferait baisser de 2% par an la concentration de ces substances nocives pour l’ozone dans l’atmosphère. Dans les faits, les niveaux de ces gaz ont diminué de seulement 0,4% par an depuis 2013. Le plus grand trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique s’est refermé moins vite que prévu sur cette période.

 

Des producteurs illégaux de CFC démantelés

Grâce aux dispositifs de surveillance et aux réglementations du protocole de Montréal, la majorité des 197 pays signataires ont respecté leurs engagements. Les relevés effectués par des scientifiques américains montrent cependant que des producteurs de CFC continuent de sévir illégalement. Selon leurs estimations, environ 13 000 tonnes de ce gaz chloré sont rejetées dans l’atmosphère, ce qui va à l’encontre des dispositions du protocole de Montréal. En 2019, une vaste enquête coordonnée par le New York Times a permis de localiser ces sources en Chine, où 18 usines de fabrication de mousse isolante continuent de produire du CFC-11.

À la suite de ces révélations, le gouvernement chinois a réitéré ses engagements inscrits dans le protocole de Montréal et annonce avoir pris les mesures nécessaires pour stopper ces émissions illégales. Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature début 2021 semble confirmer la réaction chinoise. Ce rapport montre que la source localisée dans l’est du pays s’est tarie et les volumes de CFC-11 rejetés dans l’atmosphère ont baissé d’environ 1% par an.

 

D'autres sources illégales à surveiller de près

Même si, globalement, la diminution des émissions de CFC se poursuit chaque année, les scientifiques appellent à la prudence. 

L’exemple chinois démontre que des industriels peu scrupuleux pourraient facilement nuire à des années d’efforts de limitation des substances qui appauvrissent l’ozone. 

La détection des rejets provenant de la Chine a été possible seulement grâce à des stations d’échantillonnage basées au Japon, en Corée du Sud et à Hawaï.

Dans les autres régions du globe où ce type d’infrastructure fait défaut, les fraudeurs sont peu inquiétés. De fortes suspicions pèsent aujourd’hui sur des usines en Inde et au Brésil. La communauté scientifique craint surtout que ces émissions non contrôlées retardent de plusieurs dizaines d’années la régénération complète de la couche d’ozone.

 

Des trous plus grands et plus durables à cause des dérèglements climatiques

Les changements observés récemment dans les vortex polaires soulèvent également quelques questions. Ces dépressions d’altitude localisées principalement dans les régions polaires ont été particulièrement puissantes et stables en 2020. Cela a entraîné la formation de trous exceptionnellement grands et qui ont mis plus longtemps que d’habitude à se résorber.

Le trou au-dessus de l’Antarctique, qui se referme normalement au début de l’automne, a ainsi duré jusqu’à fin décembre. 

L’Organisation météorologique mondiale craint que la combinaison de ces puissants vortex et des rejets illégaux de CFC entraîne l’apparition de plus grands trous dans la couche d’ozone dans le futur. 

Connaissant les impacts négatifs de l’appauvrissement de l’ozone comme l’explosion des cas de cancers de la peau, la perturbation du phytoplancton et le dérèglement de la photosynthèse, cette perspective est peu rassurante.

Ces évènements récents rappellent encore une fois l’importance de resserrer le suivi et le contrôle des émissions de CFC dans l’atmosphère. 

Il serait vraiment dommage de voir les efforts entrepris depuis 1987 partir en fumée à cause de quelques usines qui commettent un véritable crime environnemental en produisant encore des substances qui appauvrissent l’ozone.

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