-

Déforestation ; définition, causes et conséquences

Deforestation image Roya Ann Miller

Planète

Déforestation ; définition, causes et conséquences

Par la rédaction

Le 22/05/2020 et modifié le 19/01/2022

Chaque année la superficie des forêts diminue. Souvent irréversible la déforestation génère des conséquences importantes à la fois sur les populations autochtones et sur le réchauffement climatique. Même si les statistiques précisent que la perte de zone forestière est en recul dans le monde, la déforestation de grande ampleur est toujours d'actualité.

Disparition de millions d'hectares de forêt chaque année

La forêt couvre aujourd'hui 30 % environ des 14,9 milliards d'hectares de zones émergées de la Terre. Même si la déforestation ralentit peu à peu ces dernières années, la couverture forestière rétrécit toujours de manière inquiétante.  Parmi les raisons de cette destruction  : les activités humaines.

L'homme est donc désigné comme le premier instigateur d'une déforestation à grande échelle. 420 millions d'hectares de forêt ont été détruits depuis 1990.

Selon les évaluations de la FAO, 10 millions d'hectares ont disparu chaque année pour la période 2015-2020. Une très légère régression de la déforestation est ainsi en marche, car entre 2010 et 2015, ce sont près de 12 millions d'hectares de forêt par an qui ont disparu, rappelle l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture.

 

Quelles sont les causes de la déforestation ?

Si les causes de la déforestation sont nombreuses, les activités liées à l'agriculture sont la principale. En raison de la forte poussée démographique, les besoins alimentaires sont en constante progression, poussant les exploitants à décupler les superficies de terres. L'élevage de bovin, les plantations d'huile de palme en Indonésie, de soja et de canne à sucre au Brésil ainsi que les grandes exploitations intensives s'étendent en rasant les forêts.

Les exploitations de nombreux minerais et autres ressources du sous-sol constituent également une autre raison incitant l'homme à détruire les forêts. Pour couvrir les besoins de l'industrie, les extractions de gaz, de pétrole, de métaux ou de pierres précieuses peuvent ainsi nécessiter la déforestation dans certaines parties de la planète.

L'installation de gazoducs, d'oléoducs et autres pipelines chargés de transporter les ressources extraites vers leurs zones de raffinement ou de traitement contribue à la déforestation.

L'utilisation souvent illégale du bois, l'expansion des aires urbaines, la construction des grandes infrastructures ainsi que les incendies de forêt sont également à l'origine de la déforestation. En raison de l'ensemble de ces activités anthropiques, la couverture forestière occupe aujourd'hui 4,06 milliards d'hectares.

 

Les conséquences de la déforestation sur les populations et la biodiversité

Dans plusieurs régions du monde, de nombreuses populations continuent de vivre grâce aux ressources de la forêt. À la manière de leurs ancêtres, ces peuples couvrent une grande partie de leurs principaux besoins dans la forêt, tirant parti de certains arbres pour en faire des habitations ou chassant certaines espèces animales pour leur alimentation. Vivant en pleine forêt ou en lisière, ces populations sont néanmoins contraintes d'abandonner leur territoire, car les grands exploitants agricoles accaparent les terres pour leurs projets.

Si la déforestation a comme conséquence un exode des peuples autochtones, elle est également à l'origine de la perte de la biodiversité. L'écosystème forestier constitué d'un milieu riche en espèces végétales et animales s'éteint ainsi à petit feu. La déforestation bouleverse dès lors l'équilibre naturel dans ces milieux, provoquant la disparition de milliers d'espèces dont la présence est indispensable pour la stabilité de l'écosystème global.

La perte de la biodiversité est irréversible et pourrait avoir de lourdes conséquences dans les années à venir et être à l'origine de nouvelles pandémies.

 

Déforestation : dégradation des sols et changements climatiques

La disparition d'une forêt est également synonyme de fragilisation des sols. Les arbres ont une action protectrice des terres sur lesquels ils se trouvent en diminuant les phénomènes d'érosion ou en fixant les nutriments dans le sous-sol. Plus il y a de déforestation, davantage les catastrophes comme les glissements de terrain, les coulées de boue et autres inondations se produiront.

 

image alteration terre monde

 

Les impacts sur le changement climatique sont également une des principales répercussions de la déforestation. Réservoirs de carbone par excellence, les forêts stockent environ 20 à 50 fois plus de CO2 que tout autre écosystème. Lorsque la couverture forestière est détruite, le dioxyde de carbone est libéré et participe de manière importante au réchauffement global du climat.

Pour contenir la déforestation, le développement durable est une piste, mais la prise de conscience de chacun est nécessaire.

 

La France et la déforestation importée : quelle stratégie pour quelle efficacité ?

La déforestation met à mal les écosystèmes naturels. Des régions forestières immenses d’Amazonie, d’Asie et d’Afrique sont brûlées et rasées afin de les exploiter. Même si ce phénomène est éloigné de la France et de l’Europe, cette déforestation a un lien plus ou moins direct avec notre manière de consommer. Des actions sont mises en place dans l’Hexagone afin de lutter contre la déforestation importée, mais certaines organisations les considèrent comme insuffisantes.

Une stratégie française pour lutter contre la déforestation importée

Depuis 2018, la France dispose de la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée ou SNDI. Les objectifs de cet engagement sont nombreux, mais sa finalité principale est d’amener les partenaires commerciaux à modifier leurs comportements pour diminuer les impacts de leurs actions sur les forêts. 

La France importe en effet divers produits par l’intermédiaire de ces acteurs et partenaires commerciaux. La fabrication de ces produits importés est pourtant un responsable de cette déforestation constante, selon le WWF.

Le Fonds Mondial pour la Nature estime en effet que 5 millions d’hectares de forêt partent en fumée chaque année pour la fabrication de matières premières ou de produits importés par les Français. 

Ces espaces naturels brulés et rasés sont utilisés par exemple pour l’extension de la culture du soja, l’aliment servant à nourrir les animaux d’où sont issus la viande, les œufs et les produits laitiers consommés en France.

 

Deux outils pour appuyer la SNDI

La secrétaire d’État à la Biodiversité a lancé récemment 2 outils pour aider la SNDI à atteindre ses objectifs :

Création d’une plateforme d’informations agrégeant les données douanières. 

Sa finalité est d’alerter les entreprises sur leur filière d’approvisionnement. Ouverte au grand public et opérationnelle à la fin de l’année 2020, la plateforme sera pilotée par le ministère de la Transition écologique qui travaillera à partir d’informations douanières anonymisées.

Élaboration du guide de bonnes pratiques pour des achats publics responsables. 

À l’horizon 2022, le principe du zéro déforestation marquera la politique d’achats publics en France. Pour atteindre progressivement cet objectif, plus de 130 000 donneurs d’ordres publics recevront prochainement ce nouveau guide. 

Ces acheteurs publics auront ainsi en mains un recueil de bonnes pratiques leur permettant de s’approvisionner de manière responsable avec des produits issus d’un circuit sans déforestation pour des secteurs variés comme le bâtiment, la mobilité, la restauration collective ou le mobilier.

 

Des organisations environnementales sur leur faim

Au lendemain de l’annonce de la mise en place de ces 2 outils, plusieurs organisations œuvrant pour l’environnement font état de leur inquiétude autour de l’évolution de la déforestation importée en France. Greenpeace, France Nature Environnement, Canopée et WWF font partie de ces organisations qui dénoncent l’échec, pour le moment, de la SNDI

En guise d’illustration, elles évoquent l’importation annuelle de plus de 3 millions de tonnes de soja, provenant notamment du Brésil, alors qu’aucun gage pour la conservation des écosystèmes n’est réclamé.

Pour ces organisations, un doute est d’ailleurs posé sur ces 2 nouveaux outils créés pour renforcer la SNDI. Considérant que ces outils ne sont qu’une addition d’engagements reposant sur le volontariat des acteurs, leur mise en œuvre et leur efficacité pourraient être finalement limitées. 

Ce groupe d’organisations environnementales préconise à la place une application de la loi sur le devoir de vigilance, de manière à obliger chaque entreprise à développer des stratégies contre la déforestation importée.

 

Grande distribution, citoyens et ONG : tous contre la déforestation importée

La déforestation importée reste un sujet majeur en France. Parmi les acteurs qui se sont récemment mobilisés autour de la question, certaines enseignes de la grande distribution annoncent des mesures visant à mieux réguler leur approvisionnement de soja. 

Chez Auchan, Carrefour, Lidl, Casino, Système U, Leclerc ou les Mousquetaires, le cahier des charges des achats de soja contiendra ainsi d’ici peu une clause de non-déforestation.

Le Fonds Mondial pour la Nature invite également les particuliers à se mobiliser. À l’aide d’une pétition, WWF France appelle en effet les citoyens à faire entendre leur opinion sur la déforestation importée. 

L’objectif est d’envoyer des avis autour de cette question à la Commission Européenne qui réfléchit actuellement sur une loi ambitieuse limitant l’importation sur son marché des produits en lien avec la déforestation.

Selon WWF, l’Union Européenne est à elle seule responsable de 10 % de la déforestation liée au commerce international. 

Ces forêts qui partent en fumée sont exploitées pour la culture de matières diverses et variées utiles pour la fabrication de cosmétiques, de carburants, de produits alimentaires comme le chocolat ou l’huile de palme

De l’Afrique à l’Asie en passant par le continent américain, de nombreux espaces forestiers sont donc concernés. 

Pour freiner cette destruction massive des forêts, tous sont donc conviés à participer à la pétition du WWF.

 

Une prise de conscience de l’Union européenne


La gravité de la déforestation mondiale est connue depuis des années. L’Union européenne elle-même reconnaît sa responsabilité dans cette catastrophe planétaire. Pendant des décennies, le groupe des 27 a brillé par son silence sur le sujet. Cependant, les positions commencent à bouger. 

Le 17 novembre 2021, la Commission européenne a dévoilé un projet de loi visant à resserrer la vis autour des matières premières à l’origine de la destruction de forêts.


Cette législation s’appuie sur un principe tout simple : mieux informer les consommateurs à propos des produits importés en Europe et leur lien avec la déforestation. 

Le texte prévoit des mesures phares, comme une garantie apposée aux produits non impliqués dans des pratiques de dégradation d’un écosystème naturel. 

Le projet de loi envisage aussi d’améliorer la traçabilité des produits, depuis leur lieu de production jusqu’aux étals. Si le texte obtient le feu vert du Parlement et du Conseil, les entreprises européennes s’exposeront à de lourdes amendes si elles commercialisent des produits qui ne respectent pas les règles


La WWF et plusieurs organisations de défense de l’environnement ont salué l’initiative de la Commission européenne. Ces organismes estiment toutefois que la proposition reste incomplète. Ils recommandent à la Commission d’étendre les mesures de protection aux autres écosystèmes terrestres, comme les tourbières, les prairies et les savanes.


La future législation doit aussi couvrir toutes les matières premières susceptibles de provoquer une déforestation. 

L’ébauche présentée par l’UE concerne uniquement six matières premières, dont le bois, le bœuf, le café, le cacao, l’huile de palme et le soja. 

Enfin, l’Europe est invitée à mieux protéger les intérêts des peuples et communautés autochtones, dont la survie dépend de la conservation des écosystèmes naturels.

 

Je partage l'article

18

Envie de participer à la lutte contre le réchauffement climatique avec Save 4 Planet ?

Une question : posez la sur le Forum ! ou Répondez à celles posées !  

Sur le même thème

foret nourricière Image par PublicDomainPictures

Qu’est qu’une forêt nourricière ?

Ecosystème Image par Robert Jones

Les écosystèmes, définition, exemples et caractéristiques !

Tout l'air de la Terre Image par 272447

L’air que nous respirons est précieux et limité !

biodiversité Image par Karl-Heinz Lüpke

Biodiversité : comment la protéger et pourquoi ?

Protection foret image par My pictures are CC0.

Quels gestes pour protéger les forêts ?

Lien destruction écosystèmes expansion maladies image par K. Kliche

Liens entre la destruction des écosystèmes et l'expansion des pandémies

Gestion foret entreprises Image par My pictures are CC0.

L'innovation dans la gestion des Forêts

Reforestation - Image par Erik Karits

Reforestation : une bonne ou une mauvaise pratique pour l'environnement ?

Soja deforestation importée - Image par Brian Montenegro

Stop à la déforestation importée !

plantation arbres

Planter des arbres pour compenser les rejets de CO2 : une fausse bonne idée !?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

1 commentaire(s)

15-11-2020

Bonjour, J’ai un voisin paysan qui a coupé une cinquantaine d’arbres sans autorisation pour mettre ses vaches. Que puis-je faire ? Nuisance de vaches à moins de 50 m de mon domicile, nuisance autoroute, pollution, bruit, vue.
icon arrow-top