Plastiques : incohérence des dispositifs existants
« Soupe plastique », « vortex de déchets » ou même « continent », chacun a ses mots pour désigner l’accumulation tristement célèbre de pollution plastique flottant sur les eaux de l’océan Pacifique. Le plastique est assurément à la source d’une crise majeure et au même titre que celle du climat, les décideurs mondiaux doivent œuvrer de concert et rapidement pour trouver une solution.
Un article de National Geographic rappelle combien les réglementations actuelles entourant le plastique sont à la fois insuffisantes et incohérentes, de son exploitation à sa fin de vie. Si beaucoup ont en mémoire l’image d’une bouteille ou d’un sac flottant sur un cours d’eau ou une mer pour illustrer la pollution plastique, l’auteur rappelle que le casse-tête qu’impose cette matière destructrice commence dès qu’il faut en donner la définition.
À l’échelle de la planète par exemple, au moins 7 définitions différentes existent pour ce qui est du simple sac en plastique. Cette hétérogénéité complexifie les efforts à mettre en place, en commun, pour venir à bout de cette pollution.
Stratégies divergentes et inefficaces
Chacun à son rythme et à sa façon, les pays du monde mettent en effet en place un cadre national pour réduire et annihiler la pollution aux déchets plastiques. Selon National Geographic, 115 pays sont par exemple intervenus en ce sens, en interdisant l’usage des sacs en plastique.
Là où la démarche prête à confusion, c’est que les dispositifs mis en place diffèrent d’un pays à l’autre, réduisant finalement les répercussions à l’échelle de la planète des mesures prises. Dans certains pays, l’utilisation des sacs plastiques d’une épaisseur de 50 microns ou plus est par exemple autorisée, comme en France, quand dans d’autres, la réglementation approuve l’usage dès 40 microns, à l’instar de la Tunisie.
Ce manque flagrant de convergence dans les politiques nationales régissant les plastiques et leurs déchets n’est autre qu’une porte béante à leur prolifération. Plus important encore, les réglementations mondiales restent toujours insuffisantes autour des plastiques notamment concernant leur recyclage.
Par exemple, l’absence d’uniformisation dans les composants plastiques à utiliser pour former un produit est un frein compliquant son traitement une fois arrivé en fin de vie.
C’est pourquoi un traité mondial est indispensable pour contrecarrer efficacement cette forme de pollution.
La crise du plastique au cœur de la cinquième session de l’UNEA
Organisée au cours du premier trimestre 2021, la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement ou UNEA-5 constitue ainsi un événement-clé. L’un des points d’orgue de cette réunion était en effet de réfléchir sur des mesures concrètes et efficaces pour enrayer la pollution plastique et par ricochet son déversement dans les océans.
Les premiers jalons d’un traité mondial sur les plastiques ont été posés, et l’agenda pour sa mise en place a été acté. Dans un second temps, la centaine d’organisations non gouvernementales et d’entreprises multinationales ainsi que les quelque 150 États et représentants de la société civile ayant pris part virtuellement à l’événement ont aussi validé la mise en place d’un groupe d’experts.
Chargés d’étudier les déchets aquatiques, notamment plastiques, ces spécialistes ont également pour mission d'élargir davantage les connaissances sur cette thématique, une condition indispensable lorsque l’ambition est d’aboutir à une réglementation collective de la filière.
Suite à ces rencontres de l’UNEA-5, un instrument mondial à même de freiner la propagation des déchets plastiques semble donc prendre forme. La forte volonté des participants à l’événement suscite l’espoir qu’un traité international autour de la question devrait se concrétiser.
Beaucoup d’organisations sont ainsi d’ores et déjà mobilisées afin que la prochaine session de l’UNEA programmée début 2022 au Kenya confirme ces avancées. En Afrique, l’antenne de Greenpeace sur le continent appelle par exemple la population à inciter leur pays à s’engager dans le mouvement. En Europe et dans le reste du monde, certaines nations commencent aussi à se rapprocher pour discuter des solutions appropriées sur le sujet.
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